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MELIK OHANIAN
ESBAMA • MONTPELLIER
17 NOV → 09 DEC 2011

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AGENDA/PROGRAMME/
01

TUESDAY / DECEMBER \ 2011


  • TEXT-ALIGN:LEFT | 10.00 → 15.00 | → STUDENT ACCESS

    Travail avec les participants autour des archives de Melik Ohanian

  • GUEST | 14.00 → 19.00 | → PUBLIC AND STUDENT ACCESS

      Alexandre Costanzo [Philosophe]

  • DISPLAY : NONE | 15.00 → 16.30 | → PUBLIC AND STUDENT ACCESS

    SCREENING : DAYS, I See what I Saw and what I will See (Day Version, 42'00) [2011] de Melik Ohanian

  • DISPLAY : NONE | 17.00 → 19.00 | → PUBLIC AND STUDENT ACCESS

    SCREENING : DAYS, I See what I Saw and what I will See (Night Version, 42'00) [2011] de Melik Ohanian

Melik Ohanian durant le temps visibility:hidden
TROUBLE TIME(S) : 10:27 am
Création du tampon
Création d'un tampon
creation of a stamp
Melik Ohanian durant le temps visibility:hidden
Alex Constanzo, talking about the Jean Eustache's film, Offre d'emploi
Alex Constanzo, débat sur le film de Jean Eustache : Offre d’emploi
Alex Constanzo, talking about the Jean Eustache's film : Offre d'emploi
Melik Ohanian durant le temps visibility:hidden
SCREENING : DAYS, I See what I Saw and what I will See (Day Version, 42'00) [2011] de Melik Ohanian
Melik Ohanian durant le temps visibility:hidden
Diary/Student/Bérénice Serra

VISIBILITY:HIDDEN #09
Days [2011]

Film proposé par Alexandre Costanzo : Offre d'emploi [1981] de Jean Eustache Oeuvre proposée par Melik Ohanian : Days [2011] de Melik Ohanian

Dans Offre d'emploi de Jean Eustache il est question d'un regard porté sur la société habitant les années 80. Une société sans relation, une société en crise, une crise dans l'ordre de la réalité. Les protagonistes évoluent, se croisent, parlent, mais ne se comprennent pas, ils ne parviennent pas à dialoguer. Un malaise s'installe car tout nous semble faux, mal joué, décalé. Pourtant, le fil narratif suit son cours et c'est pour cette raison que ce film d'une vingtaine de minutes pourrait très bien passer comme un court métrage insignifiant et presque ennuyeux.

L'art de Jean Eustache est de filmer cette scène de vie, ce morceaux de quotidien, en utilisant une méthode filmique de champ/contrechamp qui déplace les personnages dans une activité neutre, sans vie. "Des gestes déplacés d'un idiot pour pointer un monde dans lequel le rapport à bouger", comme a pu le préciser Alexandre Costanzo lors de sa prise de parole. On peut désigner, dans ce film, un personnage qui endosse la liaison avec la réalité : la graphologue. Cette femme, chargée de décrypter les lettres de motivation des candidats ayant répondu à l'annonce dans le quotidien, est aussi une métaphore d'une problématique importante qui se joue. Cette problématique concerne le rapport au signifiant et au signifié. Elles ne s'accordent plus aux mots mais à la graphie des lettres, et de manière plus générale, le film pointe cet aspect, cette volonté d'accorder de l'importance au signifiant et non plus au signifié, ce qui traduit le malaise évoqué.

Dans Days de Melik Ohanian, le procédé filmique est aussi l'élément central de ce qu'il s'y déroule. En effet, l'image est envahie par les rails du travelling qui nous est proposé. Puis l'indication du changement de jour sous-entend ce qui n'est pas présent à l'image mais qui dirige le raccord des plans : le labeur. L'installation de ces rails et son utilisation deviennent le pivot de la création, le moteur et la condition de l'existence même du film.

Le travelling nous emmène à parcourir le périmètre interne d'un camp de travailleur, qui de jour est habité de peu de personnes, qui à priori intègrent le dispositif sans y prêter vraiment attention. Nous traversons cette architecture avec une lenteur nécessaire et propice à la contemplation de micro évènements. Comme ce chat qui pendant plusieurs minutes, rend présent le dispositif car il nous renvoie à un contrechamp vers la caméra, l'outil, et donc le spectateur. Ce dispositif aux antipodes du dispositif cinématographique habituellement utilisé, renverse nos appréhensions. D'abord pris par un sentiment étrange d'avoir été déplacé sur le bas côté, de ne pas voir "ce qu'il y a à voir", puis la traversée nous projette brutalement dans le mur avant que le dispositif ne revienne dans le champ de la caméra.

Il est étrange de remarquer que ce qui devient inquiétant pour le spectateur c'est de s'échapper du dispositif, lorsque les rails sont hors champ, alors que cette opération renvoi au travelling tel qu'on le connait et permet à quelques moments (comme au début du film) la contemplation du paysage. Arrivé à la fin des onze jours, la caméra tourne un plan fixe qui pourrait, dans le cinéma, être le début d'un film. Cette manière de démonter le procédé originel du film, de renverser les situations est aussi appliquée dans le dispositif de présentation de l'œuvre. Un seul écran est présent dans l'espace, sur chaque face est projeté une des parties de Days. D'un côté celle tournée de jour et de l'autre, celle tournée de nuit. Mais l'on ne peut qu'imaginer un tel dispositif qui encore une fois remet en question l'utilisation de l'écran, et de l'espace de projection.