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MELIK OHANIAN
ESBAMA • MONTPELLIER
17 NOV → 09 DEC 2011

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AGENDA & PROGRAM
18

FRIDAY / NOVEMBER \ 2011


  • TEXT-ALIGN:LEFT | 10.30 → 13.00 | → STUDENT ACCESS

    Mise en place du Workshop avec les étudiants dans l'espace d'exposition

  • GUEST | 14.30 → 17.30 | → PUBLIC AND STUDENT ACCESS

    Discussion avec Alexandre Costanzo [Philosophe]

  • GUEST | 18.30 → 19.00 | → PUBLIC AND STUDENT ACCESS

    Présence de Anne Bertrand [Critique d'Art]

TROUBLE TIME(S) : 10:50 am
Melik Ohanian durant le temps visibility:hidden
Melik Ohanian durant le temps visibility:hidden
Alex Constanzo parle de Jean Marie Straub et Danièle Huillet
GUEST : Alex Constanzo parle de Jean Marie Straub et Danièle Huillet
GUEST : Alex Constenzo talks about Jean Marie Straub and Danièle Huillet
Vue du dispositif pendant les discussions
VISIBILITY:HIDDEN Vue du dispositif
VISIBILITY:HIDDEN View of the display while we are talking
Diary/Student/Bérénice_Serra

Rencontre avec Alexandre Costanzo [Philosophe]

Présentation brève du film de 1970 "Les Yeux ne veulent pas en tout temps se fermer, ou Peut être qu’un jour Rome se permettra de choisir à son tour" de Jean Marie Straub et Danièle Huillet et d’après Othon de Pierre Corneille.

En qualité de « passeur » (terme évoqué par Anne Bertrand lors de son intervention désignant toute personne dont la rencontre parfois fortuite crée une possibilité de rencontre, une orientation vers une œuvre, une personne, un lieu, marquant une avancé dans le parcours d’un artiste), Alexandre Costanzo nous a convié à nous réunir devant la projection d’un fragment du film de Jean Marie Straub et Danièle Huillet qui s’intitule Les Yeux ne veulent pas en tout temps se fermer, ou Peut être qu’un jour Rome se permettra de choisir à son tour.

L’ouverture du film s’effectue sur un travelling à travers Rome, aboutissant au creux d’un mur, creux dans lequel jadis les résistants italiens cachaient leurs armes. Puis, la première scène se déroule dans les hauteurs où deux hommes en toges surplombent la ville agitée. Adoptant une posture figée les deux hommes récitent avec de forts accents, ainsi qu’un débit de parole anormal le texte appartenant à la pièce Othon de Corneille.

Le spectateur se trouve alors contraint de choisir de porter son attention soit sur l’image soit sur le son. Le trop plein d’informations filtre la compréhension du film et nous revient alors « en pleine face » comme une expérience brutale et tout à fait inconfortable.

Cette incompréhension témoigne de l’origine même de l’acte créatif. Nos gestes, nos mots, nos idées ne nous appartiennent pas réellement. Ils sont issus d’expériences, dont les restes ont été stockés, déformés, interprétés, fragmentés. L’erreur et le malentendu travaillent d’eux mêmes dans un coin parfois oublié de l’esprit, pour alimenter les multiples connexions originelles d’une forme plastique. Nous nous imprégnons non pas d’idées, non pas de formes, mais de l’environnement qui englobe aussi bien le lieu où nous sommes installé, que la chaise sur laquelle nous sommes assis, que les propos que tiennent les personnes qui discute près de nous, que l’objet que nous tenons dans les mains, que le texte que nous sommes en train de lire, que la pensée qui nous traverse l’esprit à ce moment là, que les fragments du film d’hier qui interviennent comme des images subliminales, que l’analyse de la typographie de ce texte, que le bruit du clavier, que la musicalité des pas qui vont et viennent, que notre propre respiration ,que la série de photographies présentées le mois dernier dans artpresse, que...

Nous pouvons nous perdre dans ce brouillard épais d’influences, d’où la nécessité de l’intervention du passeur. Il s’agit de moments rares que nous nous devons de percevoir en restant conscients pour ne pas passer à côté. Le passeur, est donc cette personne qui nous donne l’outil d’un moment, d’un espace, de précision d’un objet qui peut nous paraître brutal à prime abord et qui restera peut être incompris durant des années mais finira par devenir révélateur d’une déformation bénéfique ou non au sein du parcours artistique.